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Week end ski de rando dans le Chablais

Vendredi 17 janvier, 4 heures du matin, les premiers Verticaliens arrivent rue de Montgallet, les yeux encore embués par le sommeil. Direction la vallée du Chablais en Haute-Savoie, pour ce premier week-end ski de randonnée de la saison. Près de 600 kilomètres durant lesquels certains tentent de terminer leur courte nuit, d’autres rêvent déjà aux pentes enneigées de notre première course.

Pour se mettre en jambe, Aurélie et Volker, nos deux initiateurs maison, ont décidé d’être indulgents avec les débutants. “Seulement” 500 mètres de dénivelé, depuis le col de de l’Encrenaz, jusqu’à la pointe du Ratti.

Le soleil est capricieux et se montrera son nez qu’au moment du crépuscule. Si les premiers pas sont étonnamment faciles pour des skieurs de pistes, la difficulté se corse à mesure que la pente se raidit. Il faut alors commencer les premières conversions, un art consistant à tourner son ski de 180° tout en évitant de planter sa spatule avant dans la neige fraîche. Pour les débutants, difficile de conserver un semblant d’élégance ou même d’équilibre…

conversion

L’arrivée au sommet ne laisse pas vraiment de répit. Un vent glacial balaye la cime et n’invite pas à la contemplation du paysage. Les moins frileux prennent tout de même le temps d’admirer le panorama sur les montagnes alentours ainsi que sur les stations de Morzine et d’Avoriaz.

pointe_ratti

Une fois les peaux enlevées, la descente peut alors commencer. Un moment de bonheur qui semble bien trop court par rapport à tout ce que l’on a grimpé ! Arrivés en bas, il est temps de s’entraîner au maniement des DVA, petits appareils qui permettent de localiser les skieurs pris sous une avalanche. Pelles et sonde à la main, les Verticaliens tentent par petits groupes de retrouver les appareils tests enfouis sous la neige. Ils n’ont que 15 minutes, le temps de survie d’un homme pris sous le manteau neigeux. A la fin de l’exercice, aucun DVA ne manque à l’appel. Mais les 15 minutes réglementaires ont été allègrement dépassées…

Nous rentrons finalement au chalet, fourbus mais heureux de cette première journée d’initiation au ski de randonnée. 

2ème jour

Reposés, sur-motivés par une belle journée qui s’annonce, et surtout un peu plus rassurés que la journée passée. Une randonnée après seulement quelques heures de sommeil, c’était déjà super, alors que nous réserve cette deuxième journée après une bonne nuit de repos ?

Le soleil montre ses premiers rayons, pas de brouillard ni de nuages annoncés. Au menu du jour, deux courses préparées la veille. Deux types de courses aux profils assez différents qui, sur le papier, devraient combler les débutants que nous sommes :

• Course 1 : la pointe d’Ardens depuis le lac des Plagnes, environ 800m de dénivelé.

pointe_ardens
• Course 2 : La Berte par le lac des Mines d’Or et le col de Coux, environ 800m de dénivelé.

col_de_coux_3

Cette 2e course est celle qui ressemble le plus à une rando d’été, on commence au milieu des conifères avec un style ski de fond en suivant une piste…pas pour bien longtemps : nous coupons net dans le bois pour rejoindre la première étape, le petit lac des Mines d’Or et sa couche de glace.

D’ici nous apercevons clairement notre objectif situé à 500m de dénivelé. La pente est plus raide mais le temps est magnifique et le manteau de neige plus épais. Les petites chutes de neige depuis les falaises environnantes forment de belles cascades, certaines plus conséquentes font vrombir la montagne. Nous prenons soin de circuler sur un autre versant. Quelques petits pépins techniques – une fixation fissurée et des peaux qui se décollent- nous font prendre une pause plus longue. Pour patienter nous observons les cascades de neige qui dévalent la falaise en face, de petites masses noires se déplacent à l’horizontale, elles n’ont pas de ski ni de chaussures de randonnée mais des poils et des cornes courbées : des chamois !

A l’arrivée au Col de Coux nous prenons un déjeuner franco-suisse avec un panorama à 360°. Une dizaine de minutes nous sépare du sommet de la Berte et c’est parti pour une descente très dégagée dans une bonne poudreuse presque vierge : pas mal de chutes, beaucoup de rires, on en viendrait à en soupçonner certains de tomber délibérément tellement ce matelas mouillé est agréable.

col_de_coux_2

 « Une bonne journée de ski de rando finit vers 14-15h, ce qui laisse le temps de faire la sieste et de préparer la course du lendemain » disent certains confirmés. Ce jour-là nous avons bien fini à 14h mais en guise de repos ce fut une bonne dose de pittoresque dans un bar de montagne avec des savoyards et beaucoup de bière !

3ème jour
Lundi 20 janvier, 17h30. Descente de la Combe des Mouilles dans le Chablais. Un petit groupe de 5 randonneurs descend, skis sur le dos, les traits un tantinet tirés, les chaussures de ski bien boueuses, mais soulagés et bien contents d’être enfin sur un vrai sentier. Un autre groupe V12 les attend : mais depuis combien de temps au juste ? Depuis plus de deux heures ! Mais que s’est-il passé ? On rembobine : flashback.

Matin de la troisième journée avec au programme une course de 700 mètres de dénivelé et un temps estimé à une demi-journée au maximum : Le Môle. Départ fixé à 8h15 pétantes du gite, surtout que nous devons passer par Mieussy pour que certains d’entre nous puissent se procurer du matériel, le leur ayant cassé la veille.

Le temps est bien maussade et surtout il n’arrête pas de pleuvoir : il faut un peu de motivation pour sortir des bus où les randonneurs somnolent encore.  Mais les vaillants sont fin prêts, organisés en 4 groupes : peaux ? ok ; test DVA ? ok ; pelle & sonde ? ok. Granolas ? ok, triple ok, ne surtout pas les oublier !! Allez, dans 4 heures, nous serons de nouveau au chaud à siroter un bon chocolat, ou une bière, pour les plus sportifs.  Sauf que, sauf que…

Les 4 groupes partent, les uns après les autres en prenant soin de garder un espace suffisant car nous devons rester vigilants par rapport au manteau neigeux. Petite séance de marche avec skis sur le dos dans la forêt où la neige se fait rare (c’est le bizutage des débutants !), puis on rechausse et la montée continue, le rythme est bon.

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Le brouillard s’épaissit de plus en plus, la neige tombe, et plus nous montons, moins nous y voyons ! Mais nous arrivons tous au sommet à 14h (la jolie vue, ce sera pour la prochaine fois), heureux d’entamer la descente. Vite, vite, on  « dépeaute » et on dépote aussi car diable, il fait froid ; on mange une croûte (les granolas ? qui les a ? Céline ?) ; et hop ! on entame la descente. Groupe 1, groupe 2, groupe 3 …. La vue est tellement bouchée, qu’à peine partis, on ne les voit déjà plus.

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Et le groupe 4 alors ? Il est arrivé au sommet un peu après les autres alors il commence sa descente 5 ou 10 minutes après. La vue n’est pas dégagée, ça non, mais la neige est bonne, sympa ces premières vingt minutes de descente ! On en veut encore ! Stop au chalet, tiens, c’est marrant, on l’a vu ce chalet à la montée ? On sort la carte : « à droite ou à gauche ? Allez, à gauche, c’est sûr : oui, définitivement, nous sommes beaucoup trop à droite ! ». Là, clairement, y’a eu cafouillage : un changement de leader, une erreur de carte, un manque de concertation, et nous sommes partis dans la mauvaise direction. Voilà Stéphane, Enimie, Xavier, Guillaume et Laurence embarqués dans une combe d’ordinaire fréquentée par le gibier ! On n’est pas des chamois, pas le choix, obligés de déchausser assez rapidement et là commence une interminable descente en chaussures de ski dans les pierriers, la neige, la forêt. Juliette nous appelle puis Aurélie : Ça va ? Mais vous êtes où ? Bah oui, on est où au juste ? Check sur la carte : Combe des Mouilles. Oups, pas bon… Non, mais parce que pendant ce temps-là, tous les autres randonneurs de V12 attendent patiemment notre retour. C’est sûr qu’on a 600 bornes à faire pour remonter sur Paris, ce serait bien de ne pas partir après 16h ! 

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15h, 16h, 17h…. la descente n’en finit pas. Après quelques chutes (dont un salto de Stéphane digne des jeux olympiques), des glissades dans la neige boueuse (ou la boue neigeuse, c’est selon), acrobaties entre les arbres avec ski sur le dos et j’en passe (franchement ? j’exagère à peine !), nous voilà ENFIN de retour à 17h30, trempés et semblant sortir d’une épreuve de cross. Tout le monde est là, sans bobo et c’est le principal. La moralité de l’histoire ? Contrôler la carte trois fois plutôt que deux et se concerter au niveau du groupe ! Et merci pour la solidarité au sein du groupe des 5, merci à tous les Vdouziens pour leur patience ! Pour sûr, cette rando, on ne l’oubliera pas de sitôt.