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Auvergnat nec mergitur

récit de la sortie des 18-20 juin 2016

Les mauvaises langues pourraient dire que les volcans d’Auvergne se sont éteints à cause de la pluviométrie généreuse de cette région. Les grimpeuses et grimpeurs de V12 se garderont bien de prononcer un tel jugement, même si leur sortie dans le Puy-de-Dôme fut humide…

1er jour : Chauds comme la lave, avides de rocher, sept védouzien-nes prennent le train pour Clermont-Ferrand. Le Massif Central semble noyé dans les nuages, mais qu’à cela ne tienne, un mental bien trempé étant primordial dans notre discipline, on s’équipe d’un Saint-Nectaire, on dépose les affaires au camping, et les voitures démarrent sous le regard goguenard de gros nuages qui ne tardent pas à crever.

Le taux d’humidité du site des Roches Tuilière et Sanadoire avoisine les 100 %, et l’après midi est consacré à une belle ballade autour du lac de Guéry, suivit d’un pot, puis d’un apéro. La propriétaire du camping, pessimiste pour la météo, nous a surclassés en bungalows. Ce n’est guère rassurant, mais plus convivial, et le Saint-Nectaire coule à flots pour consoler la troupe.

2ème jour : Un ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur le Mont Dore, et tout le monde comprend aisément pourquoi la région est si verte. Un copieux petit déjeuner ravive notre enthousiasme, et nous voilà en route pour la vallée de Chaudefour, ancien strato-volcan où se dressent les dykes trachyandésitiques que nous convoitons : la fière Crête de coq et la mythique Dent de la rancune.

La marche d’approche en compagnie de vaches en liberté est agréable et instructive (des panneaux sont là pour conjuguer nature et culture, nous apprenons des choses sur la forêt et sur le magma). Soudain, nos objectifs se dressent dans la brume, majestueux mais suintants. Nous ne pouvons que constater le ruissellement continu des dalles de la Crête de coq. Un câble tendu le long d’un petit torrent permet pourtant d’atteindre quelques voies un peu plus sèches, et le groupe se divise.

Deux cordées tentent une opération saumon, une flèche part randonner dans les nuages. Cette marche sur les crêtes, qui traverse des névés dans une ambiance de haute montagne, est aussi l’occasion d’observer puis d’imiter les chamois (nous avons suivi un ancien chemin indiqué par un autochtone, et parfois sollicité l’adhérence de nos fessiers dans les descentes escarpées).

De retour au camp de base, un bon goûter à la gâche et au Saint-Nectaire permet de se remettre de tant d’émotions, et voilà quelques grimpeurs et grimpeuses en route pour la piscine chauffée (en fait pas tant que ça) du camping. Les exploits sous-marins s’enchaînent, et nos sportifs prouvent – comme si cela restait à faire ! – leur agilité en milieu aquatique. Puis apéro, pâtes bolo, et dodo.

3ème jour : La météo semble enfin nous sourire, l’horizon s’est dégagé durant la nuit, et le soleil accompagne une nouvelle expédition stratovolcanique. Deux cordées partent dans la Crête de coq, et une flèche tournante s’attaque à la Dent de la rancune par la voie normale (5c, 6a, 5c). Le rocher est magnifique (il s’agit – rappelons le – de ce qu’il se fait de mieux en matière de dyke trachyandésitique). Tout le monde trouve sa voie, et c’est déjà l’heure, hélas, de retourner au parking.

Pendant qu’une voiture fait le plein de Saint-Nectaire, l’autre part à la recherche d’un aspirateur pour satisfaire un loueur tatillon.

A bord du train, un apéro mémorable permet de réduire le stock surdimensionné de nourriture et de boisson. Nos voisins de wagon nous offrent même un pâté artisanal qui achève de plonger l’équipe védouzienne dans une douce torpeur jusqu’au retour dans la grisaille parisienne.

Auvergne, sans rancune, on reviendra !