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Initiation grandes voies à Orpierre – 25 – 28 mai2017

Pour la 3ème année consécutive, Orpierre, petit village caché dans les montagnes nous accueille à bras ouverts. Dans les rues quasi désertes, quelques âmes assistent à notre arrivée …

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… tandis qu’au-dessus du village, ses géants de calcaire qui nous toisent … A l’abordage !
Car ce sont bien 20 personnes prêtes à en découdre avec la falaise qui ont débarqué, d’autant plus motivées que le soleil est au rendez-vous.

Comme chaque année, ce weekend fut l’occasion d’un passage de relais entre les grimpeurs chevronnés et les débutants en grande voie.

Révision et mise en pratique sont au programme du premier jour, pour ensuite entrer dans le vif du sujet et enchainer les ascensions : « Massacre à débrousailleuse », « Le maître de la danse », « La grotte »… aucunes ne nous résistera !

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Une première expérience riche en émotion pour certains, comme en témoigne Coralie :

« Première grande voie pour moi et je rentre dans la danse. Tout en bas, j’ai mon petit cœur qui bat… Je me lance, avance lentement mais sûrement. Le vide est là, à droite, je n’ai pas le vertige mais j’ai peur. Peur primale, peur primaire du pied qui dérape. Première sensation du gaz, première sensation de la corde qui devient lourde et premier relais ! Puis c’est David mon binôme de cordée qui me rejoint et doit passer la Traversée. En pas de danse, ce serait un pas de côté. Après le deuxième relais, je suis de nouveau en tête et c’est du 5b. Je sais que David m’assure mais sur cette roche j’ai la pétoche!! Troisième relais avant la dernière voie : de la dalle qui accroche bien pour finir avec un pas de bloc qui peut te faire échouer tel un phoque. « Youhou » mon cri de victoire. Je suis en haut. C’est grand, c’est beau. Nous accueillons les autres cordées et profitons de ce magnifique paysage entre 4 gouttes de pluie et des percées de soleil. »

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Maud, débutante cru 2017 témoigne à son tour :

« Après une entrée en matière plus que médiocre, j’ai peur, j’ai la respiration d’un labrador obèse qu i devrait chasser un chat sous une canicule ardente sur une 4C, je bloque dans une 5A en tête et je dois me faire hélitreuillée par une Laura en rappel, bref, l’entraînement ne me met pas du tout en confiance alors comment voulez-vous que je survive dans une grande voie ! Et pourtant, deux jours et une nuit passent avant que je me lance à mon tour … et si je retiens une chose de ce week-end, ce sont les graines plantées par les autres grimpeurs, ces petites graines qui germent et qui à leurs tours te font dire : « m… à la fin je vais pas abandonner sans même avoir essayer  [… insultes censurées…] !! » et qui font que finalement je me suis lancée, dans ce qui s’apparente peut-être pour certains à une randonnée de décrassage de soirées, mais qui restera pour moi ma première GRANDE VOIE. C’est un sacré cocktail qui m’a fait vivre tout un tas d’émotions sans rapport les unes avec les autres mais je n’en ai jamais connu d’aussi bons ! Surtout à l’arrivée où entre compagnons de cordées, l’euphorie nous gagne, la joie d’être arrivés en haut ensemble (et avec Michou).
Alors merci à tous (et spéciale dédicace à François pour sa patience, à Emmanuelle pour ses mots bien choisis, à Fernando pour son coup de pied aux fesses, à Coralie pour sa niaque contagieuse et à Mickaël et Amélie pour leurs blagues foireuses bonne humeur ) !!! »

Et du haut du fameux Quiquillon, les grimpeurs émérites découvrent alors un paysage grandiose, entre mer et montagne, qui trempe ses humeurs dans un grand bol d’air de thym sauvage. Une tranche d’entre deux comme nul par ailleurs !

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Nul doute que nous reverrons vite tout ce petit monde sur les parois, prêts à revivre de belles sensations !