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Retours sur le week-end initiation Ski de Rando en Maurienne – Janvier 2019

  • Sorties

C’est dur mais…

 

 

Petite nouvelle à V12, 1ère fois en club d’escalade, je ne réalisais pas (et je ne réalise toujours pas je pense), l’amour que portent les grimpeurs à la montagne dans tous ses états ! J’apprends donc à l’A.G. que V12 propose aussi des sorties … ski de rando !
J’ai un niveau de ski correct, mais je n’ai pas skié depuis 9 ans… Je questionne des anciens : c’est dur, mais c’est génial. Mais c’est dur. Mais c’est génial. Je doute, j’hésite, mais face à l’enthousiasme communicatif, je me lance et je m’inscris. Et quitte à tout donner, j’en profite pour arrêter de fumer \o/

 

 

La date approche, je fais des squats le matin parce que j’ai vraiment peur de ne pas y arriver. Une formation sécurité neige, une réunion de préparation, les emails, la Coop Alpi sont autant d’occasions de prendre la température de ce monde que je découvre. L’appréhension est toujours là, mais je ressens déjà la chaleur de cette communauté !
Et puis un samedi à 4h du matin, c’est parti dans la grisaille. On apprend à se connaître entre 2 tours de conduite, et c’est déjà le bas de la piste où tout s’accélère : on se change, on met les peaux, je découvre que les chaussures aussi ont un mode montée, puis ça chausse, check DVA et c’est parti, tout ça très vite, dans un tourbillon d’informations, jamais flou, car il y a toujours un initiateur ou un ancien pour donner la bonne info au bon moment.

 

 

Les premiers pas sont concentrés sous l’œil bienveillant des expérimentés : “fais glisser ton ski et ne lève pas la jambe sinon tu vas t’épuiser.” “Essaie de mettre tes cales, ça ira mieux “, “penche toi plus en arrière pour faire adhérer ta peau”, “fais claquer ton ski pour pas planter ta spatule dans la pente pendant la conversion”; … et puis rapidement le mouvement devient naturel, et l’euphorie est là sous un grand soleil. Sans vraiment me rendre compte du dénivelé avalé (enfin, ça tire un peu quand même), nous sommes déjà à 650m, la flasque de Genépi en guise de trophée !
Mais il est déjà tard, et il faut encore faire la recherche DVA. On enlève les peaux, on passe les fixations et les chaussures en mode descente et c’est reparti. Enfin pas pour tout le monde, car le snow split a un souci de fixation qui se terminera à la ficelle !

 

 

Mon groupe de débutants et son initiatrice partent devant à l’aventure, l’occasion de se plonger dans les difficultés de la lecture de carte ! Mais ça ne nous empêchera pas de faire une recherche DVA sous le soleil couchant avant de redescendre à la frontale et d’arriver à temps pour une bière et une croziflette bien méritées !

 

 

La deuxième journée me fera expérimenter la montée sous la neige, et taper un peu plus dans mes limites. Mais la team Mickey est à l’écoute de ses débutants. Après une pause concertation, nous irons ensemble au maximum du groupe avant une belle descente dans cette superbe neige fraîche, qui nous ramènera directement au chalet !
Troisième journée, totalement différente. Sous un grand soleil et dans 40cm de fraîche, je suis 3e derrière nos 2 traceurs du jour. Ils m’impressionnent à lire la neige, ouvrir et tasser la trace avec autant d’énergie !
Avec tout ce qui est tombé pendant la nuit, nous sommes en risque 4 sur tous les versants.

 

 

L’itinéraire a donc été choisi sur une crête en conséquence. Parfois la couche s’affaisse sous notre poids. Bien que sans risque, la sensation fait frissonner. Un passage nécessite toutefois un espacement de 10m entre chaque skieur. J’ai soudain le cœur qui bat à la chamade et les mains qui transpirent : j’ai peur, mais je suis. Finalement l’initiateur nous expliquera que la zone n’était pas vraiment dangereuse, mais l’exercice intéressant !
La descente arrive un peu avant notre objectif, mais il est l’heure et ça m’arrange : je commençais vraiment à fatiguer physiquement. Heureusement il me reste assez d’énergie pour profiter de cette incroyable poudreuse : je n’ai jamais skié ainsi et je ris toute seule, même lorsque que je plante mes spatules et ma tête dans la poudre, ou que les cuisses brûlent en fin de pente.

 

 

Et puis viens le retour à la réalité. Qu’est-ce que j’en retiendrai ? C’était dur … mais c’était génial !

M.

Parole d’un non-initié

 

 

Après l’euphorie d’un briefing avec tous les participants, les différentes communications sur le lieu, les itinéraires, le matos à aller chercher à la Coop’ Alpi, le sac à préparer, c’est malheureusement bien à 4h du matin que commence ce week-end de ski de randonnée… (« Si j’aurais su j’aurais pas venu… ». D’ailleurs, c’est le cas pour un d’entre nous qui a préférer continuer sa nuit, n’est-ce pas Cédric ?). Après quelques heures de conduite pour certains et quelques heures de sommeil pour les autres, les yeux s’ouvrent sur des paysages qui se verticalisent, et les premières cimes enneigées pointent leur nez.

 

 

Arrivée proche du col du Télégraphe à la mi-journée, changement au cul du van, check DVA et go, les premiers pas des non-initiés sont hésitants mais les conseils des pros sont là. Début de montée dans les arbres sous un beau soleil, puis nous montons sur une petite crête pour finaliser ces premiers 700D+. Un coup de génep’ « pour se chauffer » au cas où la montée n’étaient pas suffisante et c’est parti pour la première descente. Certains groupes semblent mettre plus de temps, se sont-ils perdus ? La légende dira qu’ils ont trouvé un super itinéraire bis vierge de toute trace.
Heureusement, il reste suffisamment de temps pour former les nouveaux à la recherche de DVA même si la luminosité baisse drastiquement. Le temps passe vite et la nuit tombe mais nous sommes encore au milieu de la montagne. C’est donc à la frontale que nous finaliserons la dernière partie jusqu’au parking.

 

 

Au refuge du Shantoné, la bière est méritée et la grosse croziflette passe comme une légère salade d’été. La tablé de 25 crée un beau niveau sonore mais les places se vident petit à petit afin d’aller chercher un sommeil réparateur.
Au réveil, la neige est annoncée pour la fin de l’après-midi. Le départ se fait directement au pied du refuge et nous montons Nord-Ouest vers le plateau de Bellecombe. La technique est maintenant maitrisée 😉 Les conversions se font de mieux en mieux. L’arrivée sur le plateau est superbe, les plus téméraires iront quasiment chercher le col de Pierre Blanche. La descente du plateau est superbe et les virages dans cette neige fraiche sont trop bons ! La descente continue entre les arbres jusqu’à l’arrivée au refuge. Au milieu de l’après-midi, tout le monde est rentré et la neige commence à tomber à gros flocons (cela s’annonce parfait pour le lendemain). Au refuge, les uns sortent les jeux, les autres étudient les itinéraires pendant que d’autres veulent se refaire une 2ème montée dans la même journée. Une montée d’alcool pardon ; )

 

 

Troisième jour. Le départ se fera depuis la Perrière au nord de la Chambre pour longer une crête sous la massive montagne de la pointe de la Grande Combe. Le soleil est là et la neige est méga méga fraiche de cette nuit ! Un gros kiffe en perspective. La progression est plus lente, la neige ralentit la montée et les deux jours précédents se font sentir dans les pattes mais l’objectif de pouvoir descendre cette neige fraiche reste bien là. Au sommet, la fraise de Stéphane nous abreuve tous et c’est partie pour la descente. Les snowboarder se souviennent encore de cette belle descente également ; )

 

 

C’est déjà la fin, rangement du matos et back to Paris dans l’espoir de vite repartir en refaire (parole d’un non initié !)

A.

La fête du split

 

 

Avec ce week-end d’initiation au ski de rando, mon souhait était de découvrir principalement une autre version de la montagne sans cette impression de prendre un métro toutes les 5mn. Mais il était impensable pour moi de ne pas faire cela en snowboard. Il m’a vite été conseillé de le faire en split afin d’avoir un aperçu du ski de rando en montée et pouvoir faire du snowboard en descente. Du coup, cela ajoutait une découverte en plus au programme.

Passés les joies du départ matinal de Paris et l’empressement général du début de la course, on profite pendant la montée pour : faire les vérifications de sécurité, mettre la crème solaire, grignoter, faire connaissance avec le groupe, se repérer sur la carte, connaître l’histoire du lieu, apprécier les plus belles vues sur tous les versants … et finalement, la fatigue du matin et l’effort à fournir sont vite oubliés.

Arrive enfin le moment de la première descente, alors là par contre l’excitation et la fatigue finissent par se rejoindre et malgré le beau soleil et la belle neige fraîche, les jambes ont du mal à répondre après ce passage de la montée (de face) et la descente (de profil).
Arrivé sur le premier faut plat, je me rends compte que ma chaussure n’est plus fixée sur le snowboard! Une bonne partie du groupe se rassemble alors autour de moi et tout de suite, on se lance dans un diagnostic / réparation.

Après une difficile relance sur le faut plat et malgré le temps passé à repérer le terrain à la montée, il est étrange de découvrir qu’on a du mal à retrouver notre chemin à la descente car tous les paysages et la lumière ont changé. 

J’étais de nouveau dans une petite euphorie de passer en hors piste avec un groupe bien joyeux quand une pièce de la fixation de mon snowboard casse.  Pas de chance… Enseveli dans un demi mètre de poudreuse, j’arrive à m’en extirper et pendant que je tente de reprendre mon souffle, mon groupe de Mc Gyver s’arrête et élabore une réparation de fortune mais fort efficace de ma fixation avec une cordelette.
A partir de là, je dois bien avouer que j’étais arrivé au bout de mes forces ! Mais il y avait encore une découverte à faire, la fin de la descente à la frontale. Un exercice délicat pour un snowboarder, mais la force et la joie du groupe m’ont permis d’apprécier jusqu’au dernier centimètre cette première descente.
Après un bon repas et un repos bien mérité, la 2e journée s’est bien passée. J’avais bien assimilé le déroulement d’une journée type de ski rando et j’ai pu mettre à profit tout ce que j’avais appris pour apprécier aussi bien la montée que la descente.

Le 3e jour et ses 40 cm de poudreuse tombée pendant la nuit ajoutés au risque avalanche niveau 4 a été assez difficile. Si les tous paysages traversés étaient d’une beauté incroyable avec ce manteau neigeux si bien éclairé, l’ascension et la descente m’ont en fait voir de toutes les couleurs (et j’en ai fait voir aussi de toutes les couleurs à tout le groupe). J’ai alterné entre des sensations de glisse totalement euphorisantes à un point que je n’imaginais pas, et une grande frustration de me retrouver bloqué dans la neige jusqu’aux hanches sur les nombreux faux plats rencontrés sur cette course faite sur une crête.

Je conclurai en disant que le meilleur moyen de découvrir le ski de rando (ou le snowboard) c’est d’y aller et que les découvertes ne sont que plus fortes quand on est bien accompagné.

 

 

Un grand merci à tous.

C.